mercredi 25 février 2009

Visite express à la porte du Sahel

Nous en sommes donc aux dernières entrées de ce blogue burkinabè, et donc, de cet intriguant périple subsaharien. En effet, la date du retour approche (16 mars pour les intéressés) et la tension monte et monte. Le FESPACO commence dans 3 jours, Sam travaille enfin intensément sur son film, et le centre Imagine est plus busy que jamais. C'est le branle-bas de combat!

La semaine dernière Sam et moi avons fait un petit périple très excitant dans le nord du pays, vers Dori et Gorom Gorom, à la porte du Sahel. Je vais vous montre quelques photos tout de suite, mais avant, fidèle à moi-même, la photo de la chronique bouffe!

C'est notre ami le monsieur porc qui cuisine son porc dans un grand four à bois traditionnel.
Avis aux cœurs sensibles encore une fois. Le plus est que la viande est très tendre, le moins c'est qu'elle est entourée d'une couche d'environ 1,5cm de gras... Dans lequel se longent des parasites... défense donc de manger le gras, mais assez difficile à enlever... En revanche, la sauce au piment servie avec le porc est très bonne.

Là, c'est une séance de yoga toujours très satisfaisante parce que quoique je sois arrivée avec une ferme intention de continuer mon régime d'exercices habituel, c'est quasi impossible de faire ça ici, de 1, parce que personne ne s'entraîne et que ça paraît très bizarre, et surtout parce que la poussière dissuade quiconque, après un certain temps, d'aller faire du cardio dehors.
Sinon, le dvd de yoga est toujours une option, mais certes pas la plus excitante...

Nous voilà maintenant rendus dans le nord, près du désert
Les paysages étaient assez impressionnants par leur aridité et le peu de vie qu'on pouvait y déceler.
Les petits enfants se mettent toujours bien droits pour se faire photographier, ça les rends fous ils ont une fascination pour les caméras
On a rencontré plusieurs chèvres pendant notre voyage et on en a apprit plus sur leur tempérament. En fait les chèvres c'est très coriace et très malin. Elles bouffent tout, elle grimpent sur les murs, elles volent la nourriture, et elles sautent très haut, elle peuvent passer au travers des fenêtres fermées pour entrer dans la maison et faire un bordel total... Mais à part de tout ca elles sont très mignonnes!

On a visité le village de Djomal tout près de Dori en taxi-sahel, le chariot avec l'âne, le seul avantage c'est que ça fatigue moins, parce qu'en terme de rapidité, c'est plus vite de marcher!! C'était une expérience très intéressante, on est entrés dans le village, on a vu les maisons, l'arbre à palabres, les gens et tout.
Le vent souffle, le sable se lève et le soleil frappe... tout ça en plus du fait qu'on tente tant bien que mal de camoufler notre blancheur tellement on se fait assaillir pour avoir de l'argent, un ballon de foot, à manger, etc. etc. Ou encore pour se faire offrir des tours de chameau à plus de 100$ par jours... Pas du tout dans notre budget...
Pour être un peu plus "local" Sam est allé aider les gars à charger les motos sur le toit de l'autobus... Il s'est automatiquement fait plusieurs amis ce qui a aussi fait en sorte que le voyage de 10h entre Gorom et Ouaga a été très long mais très excitant. On est arrêtés à quelques endroits et on a pu voir du pays, j'ai bien apprécié!
Le paysage semble complètement désert et tout à coup on voit des gens passer...

De retour à Ouaga, la routine a reprit son cours, mais l'activité qui commence à secouer la ville se fait sentir et du coup, on a tendence a bouger plus aussi!
J'avais dit que je mettrai une photo qui donne un aperçu du trafic dans lequel on circule à vélo... là voilà. Mais encore une fois, le voir en photo et le vivre sont deux choses bien différentes.

À bientôt!

mardi 24 février 2009

Seun Kuti et autres folies

Coucou chers fidèles lecteurs! (Je suppose que vous êtes fidèle, mais je n’en ai aucune idée!!)
Je suis toujours quelques semaines en retard dans les évènements, je vous envoie donc les photos prises un peu avant, mais surtout lors du spectacle de Seun Kuti, le fils de la star de l'Afrobeat Fela Kuti, un Nigérien qui a apparemment eu au-delà de 50 femmes, et donc vous pouvez vous imaginer le nombre approximatif d'enfants.. Bref, c'était un bon spectacle et surtout une excellente soirée, de belles rencontres et bien du plaisir!

Mais tout d'abord, pour ma chronique bouffe de la semaine, je vous ai mis une photo de nos vendeuses de légumes habituelles, c'est elles qui nous font les meilleurs prix et elles sont juste à côté d'Imagine dans notre quartier.

















Et une dernière photo de ma chevelure de Shakira...






















Et maintenant on passe aux choses sérieuses, la soirée du concert.



Les choristes et danseuses bougeaient leurs fesses tellement vite... on pourrait faire une excellente pub pour energizer!!! Incroyable.









Lui aussi avait des moves de danse assez intéressants, j'ai d'ailleurs eu la chance de le féliciter plus tard dans la soirée pour ses excellents moves!











Quelques uns d'entres nous ont été invités à aller rencontrer les artistes backstage après le spectacle, surtout les filles… Les deux choristes insistaient particulièrement à ce que je m'assoie près du chanteur... Ils étaient peut-être en période de recrutement pour le harem de monsieur. Cette photo prise sur le vif est assez explicite de la situation. Heureusement, c'était Sam le photographe!!!





On est ensuite sortis au Baratapas où on a dansé et rigolé. On y a rencontré William et Sophie, un couple super sympathique. Lui il est du Mozambique et elle est Française. Ils travaillent pour l'ONU à Ouaga, et ils vivaient au Togo pendant les deux dernières années. Le band est aussi venu fêter l'après spectacle au Baratapas, et on a continuer de fraterniser comme vous pouvez voir sur cette photo!!


(William à gauche, moi, Seun, et Sophie!)

Voilà... à bientôt pour la suite.

lundi 16 février 2009

Le mariage de Saïdou

Le 5 février dernier nous avons assisté au mariage de Saïdou dont je vous ai déjà parlé.





La première étape était de se faire faire des habits avec le pagne du mariage. Ça veut dire que nous avons acheté le tissu de Saïdou, et ensuite on est allés chez la tailleuse du coin pour se faire coudre les habits.
J'y suis retournée à deux reprises pour être certaine que mon popotin ressortait autant, well du mieux que possible, que mes consoeurs africaines!!!












Ensuite on est allés au marché de Wayalguin, un endroit où les gens ne voient pas souvent de blancs, et encore moins de blancs qui viennent acheter des poulets...








Sam était assez fier de se trimballer en vélo avec ses
poulets sur le guidon. Tous les gens du quartier l'ont vu passer, et tous, soudainement, avaient envie d'un poulet.






















Comme il a dit, c'était la première fois de sa vie qu'il voyait de très près un poulet vivant, qu'il en achetait et qu'il en prenait dans ses mains! Tu parles d'un grand jour de premières.


Effectivement, lorsqu'on raconte aux gens qu'il y a des centaines de personnes chez nous qui mangent régulièrement du poulet, mais qui n'ont jamais vu un poulet vivant de leur vies, et qui savent à peine de quoi ça à l'air, on contribue à rendre l'image des blancs encore plus bizarre... Que voulez-vous, c'est vrai après tout!!




Donc on leur a donné un peu d'eau et du riz pour passer la nuit dans la cour d'Imagine, mais on ne leur a pas donné de noms! Apparemment que les poulets on réveillé Saïdou le matin du mariage!!!





On est partis au village, avec une tonne de monde et une tonne de trucs dans un pick-up. On s'est alors assis et passé plusieurs heures à saluer les invités au fur et à mesure que les gens arrivaient.


Le troupeau de vaches et celui de moutons ont eu le temps de passer quelques fois pendant ce temps.











Salutations sur salutations, c'est Juliette à gauche, elle fait l'entretient à Imagine et on la voit à tous les jours. Elle est très gentille.
Elle est venue avec une amie à ma droite.















Lequel des deux est le plus beau???

C'est Sam! avec un voisin qui travailles dans le coin près de chez nous!











Les femmes de la famille se sont affairées toute la journée à préparer la bouffe pour nourrir tous les invités qui sont passés dans la journée.

Sur cette photo on voit la grosse marmite de riz avec le maggi rouge!














Voici le résultat final, le riz assaisonné avec des morceaux de poisson frit, c'était bien bon.








plus bas c'est un sorte de grosse lentille très foncée..















les femmes de la famille, dans la concession




























Après avoir bien mangé et bu du som koom (boisson d'infusion de gingembre avec sucre et farine) nous sommes partis vers la mosquée du village pour la cérémonie.

Il y avait beaucoup de monde, environ 200 personnes, et avec moi, on était 5 femmes dans toute l'assemblée. Les autres invités de Saïdou, qui sont chrétiennes alors elles peuvent assister, mais c'était tout de même bizarre. On est restés assis environ 1h, il y avait 3 mariages en même temps. Et fait très étrange pour nous, les mariées ne sont pas présentes à leur propre mariage...







Les deux mariés de la journée, Saïdou à droite et son petit frère à gauche. On peut voir les airs de famille n'est-ce pas!



























L'assemblée devant la mosquée
















Au milieu, c'est Djalo, un des gardien d'Imagine.


Edgar et Saïdou, qui vivent et travaillent tous les deux à Imagine.




















Marie et moi, une collègue d'école de Saïdou qui habite aussi le quartier.


















les mariés, le lendemain, car la femme est arrivée au milieu de la nuit, cachée de tout le monde. C'est la tradition, mais on n'a malheureusement pas compris tous les détails...
















les cadeau, on voit beaucoup, beaucoup de casseroles, c'est apparemment un très bon signe que d'avoir autant de casseroles, ça veut dire que tu peux recevoir pas mal de monde à manger!






Vers 8h, après une petite insolation de la journée, et lorsqu'on a compris qu'on ne verrait pas la mariée et qu'elle arriverait plus tard dans la soirée avec celui qui allait nous ramener à la maison, on a décidé d'aller fêter le mariage de Saïdou avec une bonne bière... Mariage musulman oblige on a dû y aller sans le marié...

En chemin on a vu un mortier et Sam me demandais depuis des semaines quand est-ce qu'il aurait enfin la chance de piler dans le mortier... Eh ben il a eu sa chance. Et moi je l'approvisionnait avec les grains (c'était une belle mise en scène non??)
Idée originale de Jean-Marie, pour le mortier et pour la bière aussi!!!






Donc on est allés boire des panachés de dolo et de Brakina. La dolo c'est la bière de mil artisanale qui se boit pratiquement chaude dans les calebasses. La Brakina c'est la Molson du Burkina.


C'est Jean-Marie, Sam et Mathias.
On a eu de très bonnes conversations, et un assez bon mal de tête le lendemain aussi...

vendredi 6 février 2009

Parle, parle, jase, jase, le temps passe!

Tandis que le FESPACO approche, la chaleur de Ouaga monte et monte. Eh oui, fini le temps froid, on va bientôt pouvoir se faire cuire un oeuf en l'espace de quelques minutes avec la chaleur du soleil qui prends de plus en plus de puissance. Je commence maintenant à comprendre ce qu'on veut dire quand on parle de la chaleur de l'Afrique!



Encore une fois je vous emmène dans notre quotidien, pour partager avec vous, en image du moins, les scènes de la vie de tous les jours.

On était assis tout près d'Imagine, c'est ici qu'on fait réparer les vélos, gonfler les pneux, etc.






Le temps a un peu passé depuis mon dernier blogue, on a fait pas mal de trucs. On est allé voir un spectacle, "Les patrons", un groupe ivoirien, à la Maison du peuple. C'était super, on a bien dansé, et on s'est bien amusés avec Claver et Oumar! Le seul hic, c'est que les artistes faisaient du Lipsync!!! Ils faisaient semblant de chanter par dessus la cassette... Bizarre non!

















Après, on est sortis au Matata, un des nombreux maquis de Ouaga, bien sympa. On a bien parlé, bien dansé et bien bu!



Sam, moi et Oumar Dayon 1er













Le dimanche, c'est la journée des tâches domestiques, on fait notre lavage, on range le bordel dans la chambre, et on prend ça un peu plus relaxe que les autres jours.


On voit Sam à l'oeuvre. C'est le lavage à la main, dans une grande bassine. On nous a dit de faire ça dans la cour principale, là où il y a l'eau. Les gens passent toujours des commentaires sur notre lavage. Certains nous disent qu'on fait pas comme il faut, d'autres nous disent que Sam ne devrait pas toucher au lavage maintenant que sa femme est là, et d'autres nous trouvent très amusants. On commence à être bon, mais ça n'a pas toujours été le cas. Bref, c'est peut-être à cause de la marque du savon - à droite de la photo - qu'on a toujours l'air "so klin"!!! (pour ceux qui sont familiers avec les clins!!! ha ha !!)

Et comme tous ceux qui me connaissant bien et qui connaissent ma passion pour la cuisine, je vous ai fait un petit medley de photos de bouffe! Je dois avouer que le Burkina n'est pas l'endroit par excellence pour alimenter mon âme de gastronome... La plupart des gens mangent uniquement pour se nourrir, et plusieurs personnes ont souvent faim. Le tô (pâte de farine de mil) est l'aliment de base, suivi du riz et des haricots. Cependant, on prépare des bonnes sauces, de la très bonne viande grillée et comme je vous ai déjà dit, des bon légumes frais. La diversité est très restreinte.
Par contre, les Éthiopiens qui sont ici ont amené avec eux certains ingrédients de chez eux et nous ont fait goûter à toutes sortes de choses.



Là on voit Yidne (diminutif de Yidnekachew) qui a préparé un plat de Ndjare, qui est très bon.
Je pense même aller faire un tour au resto éthiopien de Montréal à mon retour.















Ici, Sam cuisine des légumes, genre tomates, poivrons, carottes et oignons (pas mal les mêmes légumes qu'on trouve dans le quartier) pour mettre dans des pâtes. C'est notre cuisinière, une bombone de propane avec une grille de métal au dessus. En effet, c'est assez rudimentaire, mais ça fonctionne! Du coup on a pas besoin de trop d'instruments de cuisine...
















Et tel que promis, une photo de Monsieur poulet. On voit bien la braise de ce poulet cuit sur le charbon de bois. Et puis avis au coeurs sensibles, mais les burkinabès préfèrent le poulet pas trop cuit, certains comme Michel mon oncle qui a vécu quelques temps au Chad disent même qu'il est saignant...
Personellement, depuis que je sais ça, je demande systématiquement du poulet bien cuit. J'en ai mangé du saignant... et ça ne rend pas malade, les poulets sont absolument frais, on peut les voir se faire trancher la gorge vers 16h, et ensuite les voir griller vers 18h!!! Si Monsieur poulet vous trouve sympa, il vous donnera la tête du poulet avec les deux pattes soigneusement enfoncées dans la bouche pour vous faire plaisir. Les joues, les yeux et l'encéphale du poulet sont très prisés! Sam se fait évidemment un plaisir d'ouvrir les crânes de poulet avec les dents, depuis qu'il sait que c'est possible!!... Absolument charmant!











Sur cette photo, je suis tranquillement assise à mon resto préféré, le Paradisio, où on mange... devinez quoi??? De la très bonne pizza au four à bois!
La quatre fromages est quasi orgasmique, quand on considère qu'on mange dix fois moins de fromage ici qu'à Montréal.















Cette sauce a été préparée par le traiteur qui nourrit les stagiaires d'Imagine.


Cette journée là, je suis passée par la cuisine pour aller chercher un truc pendant que le traiteur était là et j'ai senti la sauce qui sentait le bouilli de ma mère!! Ah! Quand je leur ai dit ça, ils m'en ont donné un plat. C'était très bon, un genre de bouilli comme on fait avec une palette de boeuf, mais la sauce est un petit peu plus épaisse.







Sinon, la plupart du temps on se fait à manger et on mange dans la chambre, on se fait souvent des salades de toutes sortes.


Celle ci était particulièrement bonne.
(Oeufs, patates, jambon, poivrons, tomates, olives, échalottes)











Ah et on a aussi accepté de jouer dans un film pour rendre service aux stagiaires en écriture et réalisation qui doivent produire des petits films pour apprendre ou parfaire tous les rudiments du cinéma.

On jouait une scène du film "Five Easy Pieces"
J'ai pu leur rendre service mais je ne suis vraiment pas une actrice dans l'âme, c'est confirmé!!












Mais c'était tout de même une bonne expérience! On jouait Bobby et Ray, un couple d'américains!!


Presque pas dépaysant!! hi hi!!














Une autre scène de poussière intense. D'ailleurs, on s'habitue quasiment à la poussière, mais il semble qu'elle ne cesse d'empirer. C'est le temps de l'année de l'Harmattan. C'est comme ça, il faut vivre avec.


On se couvre bien la bouche et le nez en vélo, c'est un must. Et on protège bien les ordi aussi... Ça s'infiltre partout..













Là c'est Seydou et moi qui niaisent dans la cours. Sam nous a dit de dire:
"Koukouri", ça veut dire "cochon" en moré...





Mon prochain blogue vous racontera d'ailleurs un peu comment s'est passé son mariage, dans son village de Badnoogo, c'était très bien!

D'ailleurs, on avait notre pagne (habit) pour le mariage et je me suis même fait faire une belle coiffure pour l'occasion!






Pendant 4 heures de temps, je me suis fait mettre des rallonges blondes, pour le contraste avec mes cheveux!! J'ai fait fureur!! ha ha!!
















Les femmes au salon me disaient, mais pourquoi te donner la peine de faire ça tandis que nous on se fait mettre des rallonges pour avoir les cheveux comme toi!!!
Alors c'est ça, on veut toujours avoir ce que les autres ont..







Là c'est moi avec des bébés limes (Cory, Caro, il y a des excellents bébé limes ici!!!)

Voili, voilà.
Je vous laisse sur cette histoire de bébés limes.
Je dois me mettre au travail, parce que, comme on dit: Parle, parle, jase, jase, le temps passe.
Il nous reste un mois et une semaine pour terminer nos projets, voyager un peu et voir du pays, vivre le FESPACO, saluer nos nouveaux amis et rentrer au pays de la neige, de la glace et de la gibelotte!!
J'ai tout de même bien hâte de vous revoir!

À bientôt donc!

Bisous